Lors du CA de l'ADM81 du 22 février 2024, le directeur délégué du Tarn de l'ARS s'est livré à une explication de l'action de l'Etat après un bref état des lieux.
Depuis 2017, la part de médecins généralistes par rapport à la population est en nette dégradation dans le Tarn. Notre département est ainsi découpé par l'ARS (carte plus bas, arrêté 2022) en fonction de la part de consultations médicales qu'un habitant d'une commune consomme chaque année, selon 3 types de zonages de santé : les territoires qui vont bien (blanc et jaune), ceux en vigilance (rouge) et ceux qui ne vont pas très bien (bleu).
L'ARS propose dans ces derniers secteurs (ZAC et ZIP) des aides financières maximales à l'installation des médecins pour les rendre à nouveau attractifs et incitatifs. Mais sans un projet de soins défini par toutes les ressources de santé à l'échelle d'un territoire (hôpitaux de proximité, établissements de santé, établissements médico-sociaux, maisons pluridisciplinaires de santé), cela ne suffit pas ! Un jeune médecin n'est pas intéressé par un territoire où il va se trouver seul avec une patientèle de plus de 4000 à 5000 habitants qui n'a plus de médecin depuis 2 à 3 ans et qui a un retard de prise en charge ... Il a besoin d'une visibilité globale en terme d'offre médicale à la population (plateau hospitalier, établissements de santé ...).
Trois axes prioritaires sont ainsi tracés par l'ARS dans le Tarn :
- sécuriser les établissements de santé en tant que partenaires de la médecine générale (action réalisée),
- accompagner vers une responsabilité populationnelle les pratiques soignantes et médicales de santé via les CPTS (communauté professionnelle territoriale de santé, carte plus bas, département couvert en totalité) et enfin,
- agir sur les déterminants de santé pour préparer le département au vieillissement par la prévention via les CLS (contrats locaux de santé, carte plus bas, nombreuses zones blanches).
Dans le cadre législatif actuel, le gouvernement via l'ARS expérimente par ailleurs 3 projets dans le Tarn : la capacité d'une association de médecins retraités à porter un centre de santé (exemple de l'AMRA à Albi, avec projets d'annexes dans d'autres secteurs), le contrat d'engagement de service public pour les étudiants en médecine et les postes mixtes partagés entre ville et hôpital.
En conclusion à des échanges francs et sincères, le directeur de l'ARS et le président de l'AMF du Tarn sont convenus de travailler en 2024 à une charte d'engagements solennels pour encourager, dans le cadre du schéma territorial de santé, des liens intégrés entre collectivités et élus, d'un côté, et acteurs de la santé, de l'autre (CPTS, CLS et établissements de santé). Le but est de parer aux marchandages sur les territoires et de favoriser, dans le cadre de la responsabilité populationnelle de la politique de santé, l'attractivité du département pour les médecins et soignants.